Joseph Stiglitz reçoit un prix littéraire de l’Observatoire à Montréal

22 mai 2019

2Ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Nobel d’économie et professeur à l’Université Columbia, Joseph E. Stiglitz était de passage à Montréal le 29 avril dernier à l’invitation de l’Observatoire québécois des inégalités et du Festival littéraire international Metropolis Bleu. C’est devant plus de 800 personnes qu’il a reçu, à l’Université de Montréal, le Prix Anthony-Atkinson pour l’égalité, décerné pour son ouvrage Le prix de l’inégalité, paru en 2012.

Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d'économie et Nicolas Zorn, directeur général de l'Observatoire

Créé cette année par le Festival en partenariat avec l’Observatoire québécois des inégalités, le prix littéraire récompense un ouvrage érudit et accessible ayant contribué de façon significative au débat public sur les inégalités économiques et sociales, en avançant notamment des solutions pour les réduire. Il lui a été remis par Judith Atkinson, veuve d’Anthony Atkinson. La diffusion en direct sur la page Facebook de l’Université de Montréal a permis à près de 10 000 personnes de suivre l’événement à distance.

Une grande conférence sur les inégalités

Pour l’occasion, le professeur Stiglitz a aussi prononcé une grande conférence intitulée « Quand les inégalités créent du populisme et des crises ». Brossant un portrait des inégalités aux États-Unis et au Canada, il a expliqué que bien que les inégalités soient moins élevées au Canada, le pays n’échappe pas au climat actuel qui tend à augmenter les inégalités. Un des constats principaux de M. Stiglitz : au cours des 40 dernières années, le 1 % le plus riche a connu une forte hausse de ses revenus, tandis que le 90 % inférieur n’a pas vu de croissance significative.

M. Stiglitz a souligné que les familles Walton (Walmart) et Koch possèderaient autant de capital que 35 % de la population américaine. À l’échelle mondiale, le 1 % le plus riche a plus du quart de la croissance générée entre 1980 et 2016. En comparaison, le 50 % du bas en a capturé seulement 12 %. Et en 2018, 26 personnes posséderaient autant de richesses que la moitié de la population mondiale, soit l’équivalent de près de 4 milliards d’individus.

Ces inégalités ont un effet réel sur les membres de la société. Plus un pays est inégalitaire en matière de revenu, moins la mobilité sociale est aisée et moins il y a de chances égales pour tous.

Ces inégalités ont ainsi causé l’émergence de politiciens populistes en Europe et États-Unis. Toutefois, la montée du populisme est une fausse solution à de véritables problèmes. Il faudrait s’attaquer aux inégalités, mais le populisme aura plutôt pour effet de les exacerber.

Pour en savoir plus, cliquez sur le bouton ci-dessous pour visionner l’événement en différé.

Pour l’occasion, Joseph E. Stiglitz était aussi de passage sur le plateau de Gérald Fillion à RDI Économie pour une entrevue spéciale de 30 minutes, diffusée le 20 mai 2019. Cliquez sur le bouton ci-dessous pour la visionner.


Ce billet a d’abord été publié sur le blogue de l’Observatoire québécois des inégalités.

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